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Libération

L'Espagne soigne sa droite, la gauche est KO. Le leader socialiste a démissionné dès dimanche soir.

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publié le 14 mars 2000 à 22h53

Madrid, de notre correspondant.

La droite espagnole, la seule à gouverner dans l'Union européenne, savoure une victoire historique. Pour la première fois de son histoire, le Parti populaire (PP, centre droit) a obtenu un nombre de voix record (44,5%) aux législatives de dimanche et, avec 183 sièges, une majorité nette et absolue au Parlement espagnol (176 sièges). Depuis la sortie du franquisme, c'est la première fois qu'une formation de droite dégage un pareil score. Il faut remonter au raz de marée du Parti socialiste (PSOE) orchestré par Felipe Gonzalez, en 1982, pour trouver trace d'une telle prééminence aux Cortès.

En face, le PSOE n'est plus que l'ombre de lui-même. Il subit même la déroute la plus cinglante qu'il ait jamais connue. Avec 34% des votes, il n'obtient que 125 sièges, soit un recul de 16 députés par rapport aux législatives de 1996 quand, après quatorze ans d'hégémonie, il avait dû passer le relais à José Maria Aznar. Le pacte des gauches, ficelé en catastrophe avec la coalition communiste (IU) à la veille de la campagne, est mort-né. Avec les communistes, eux aussi victimes d'une recul historique (8 sièges contre 21 en 1996), les forces de gauche restent très en deçà des 10,5 millions de voix du PP. Le socialiste Joaquin Almunia a tiré la leçon de cette hécatombe électorale et a présenté sa démission dès dimanche soir. Quant à José Maria Aznar, il sort évidemment grandi de cette consultation. Armé d'un sourire qu'on ne lui connaissait pas, le jeune leader d