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Libération

Quand les Britanniques voulaient tuer en Irlande du Nord. Révélations sur les morts du «Bloody Sunday».

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publié le 14 mars 2000 à 22h52

Que s'est-il passé le dimanche 30 janvier 1972 à Londonderry, en

Irlande du Nord, pour que 14 catholiques manifestant pour les droits civiques soient tués par l'armée? En publiant, hier, les révélations d'une longue enquête réalisée par Peter Pringle et Philip Jacobsen, le quotidien The Guardian a ajouté un élément de plus à charge contre les soldats présents ce jour-là et censés surveiller la manifestation. Dans une note officielle datée de 1972, le général major Robert Ford affirme que les «balles en caoutchouc et les gaz lacrymogènes ne sont plus d'une grande efficacité» face à ceux qu'il qualifie de «DYH», autrement dit les «jeunes hooligans de Derry». Il ajoute: «Le mieux, pour restaurer la loi et l'ordre, est de tirer sur les leaders, préalablement choisis dans la foule.» Dans son rapport secret transmis à son supérieur en Irlande du Nord, il «préconise également, l'emploi de différentes balles, notamment de calibre plus petit, pour éviter que des balles de type 7.62 tuent une personne et, en poursuivant leur trajectoire, en blessent une autre». Nul doute que ces notes seront utilisées par les avocats des victimes pour prouver la culpabilité des soldats britanniques, d'autant que Kevin McElhinney, 17 ans, a été tué, ce dimanche-là, d'une balle de 3 mm, selon le rapport du médecin légiste.

En fait, toutes les révélations des deux journalistes sont rassemblées dans un ouvrage intitulé Ce sont de vrais balles, n'est-ce pas? qui doit sortir le 27 mars prochain. La date n'a p