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Libération

Deux journalistes harcelés au Venezuela. Le président Hugo Chavez accuse la presse d'hostilité à son égard.

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publié le 15 mars 2000 à 22h49

Caracas, de notre correspondant.

Une magistrate de Caracas, Patricia Manzur, a lancé un «ordre de capture» contre deux journalistes vénézuéliens, le directeur et propriétaire du mensuel Exceso, Ben Ami Fihman, et sa reporter vedette Faitha Nahmens. Leur délit? Avoir pour l'un publié et pour l'autre signé une longue enquête consacrée à l'assassinat d'un commerçant de Caracas, criblé de balles à l'entrée de son immeuble et dont l'article retraçait le tortueux itinéraire. Des faits relatés par l'ensemble de la presse vénézuélienne, mais seul Exceso a été poursuivi par les héritiers du défunt. Sa fille et son gendre réclament 200 000 dollars à titre de dommages et intérêts, après avoir proposé un arrangement «extrajudiciaire» à l'amiable pour la même somme, auquel Ben Ami Fihman a refusé de se prêter. Et depuis, ça tourne au cauchemar pour l'éditeur et sa famille ainsi que pour sa collaboratrice. Menace, intimidation, acte de justice tronqué, etc. «Le dossier», explique Ben Ami Fihman qui a dû partir précipitamment se mettre à l'abri à l'étranger, de même que sa journaliste, «est passé successivement entre les mains de trois magistrats qui ont été depuis évincés de leur administration pour fait de corruption. Nous n'avons jamais pu avoir accès aux pièces des adversaires nous accusant de diffamation. Mais il y a plus grave: le délit, si délit il y a (ce que nous contestons), est prescrit depuis le 12 février 1999, puisque le délai pour la diffamation est de deux ans; or, les fai