Menu
Libération

La France saupoudre son aide au développement. Un rapport de l'OCDE critique la dispersion des fonds.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mars 2000 à 22h49

Deux ans après la grande réforme de sa coopération, la France

continue à disperser son aide publique au développement (APD), sans coordination ni stratégie, au gré d'un clientélisme politique qui ne vise guère l'éradication de la pauvreté. La «réforme Jospin» n'a changé que l'architecture institutionnelle ­ un nouvel organigramme kafkaïen ayant remplacé l'ancien ­ pour dispenser une aide en forte diminution, notamment à destination de l'Afrique noire. «Dans son principe», l'aide bilatérale française est une aide liée à la fourniture de biens et services par la France, une «clause d'origine» assurant un «retour sur l'aide» à l'économie du pays donateur. Or, un vrai partenariat avec les Etats bénéficiaires ne pourra être mis en place tant que l'aide reste une autosubvention déguisée.

Restriction. Ce bilan a été dressé hier, dans le langage policé qui sied à l'organisation, par le comité au développement de l'OCDE. Comme il est de règle entre les principaux pays industrialisés, la politique d'aide au développement d'un pays membre a été analysée à partir d'un questionnaire établi par deux «examinateurs», en l'occurrence la Norvège et l'Italie. Hier, au château de la Muette à Paris, c'était le tour de la France, le plus important bailleur de fonds d'aide du G7 par tête d'habitant, bien que son budget d'assistance soit passé de 38 milliards de francs, en 1996, à moins de 34 milliards en 1998. Cette restriction est appelée à s'accentuer, les fonds de soutien aux territoires d'outre