La Haye, intérim.
Surnommé «le boiteux» en raison d'une blessure de guerre à la jambe, Radislav Krstic comparaît devant le Tribunal pénal international de La Haye pour génocide et crimes contre l'humanité. Au deuxième jour de son procès, le général serbe était confronté aux images témoignant des horreurs du nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie.
Radislav Krstic n'est pas n'importe qui. Considéré comme le bras droit du général Ratko Mladic, l'homme que l'on juge aujourd'hui à La Haye est le plus grand criminel présumé jamais jugé par le TPI pour l'ex-Yougoslavie. Ce dont on l'accuse en réalité, c'est d'avoir contribué à concevoir et appliquer les opérations de purification ethnique dans l'enclave de Srebrenica, qui auraient coûté la vie à 8 000 Musulmans de Bosnie (Slaves islamisés, ndlr). «Ceci est un procès contre le triomphe du mal», déclarait le procureur Mark Harmon, avant de passer à la lecture de l'acte d'accusation: génocide, complicité de génocide, crimes contre l'humanité et violation des lois de guerre.
Au deuxième jour de son procès, Radislav Krstic a été confronté aux images présentées par l'enquêteur des Nations unies, Jean-René Ruez. Ce dernier a présenté aux juges une petite partie du matériel visuel rassemblé lors de son enquête, depuis les photos aériennes prises au cours des événements de juillet 1995 jusqu'aux vidéos tournées par la suite pour reconstitution. Parmi les plans les plus terribles, il y a ceux tournés après la guerre dans un entrepôt agricole du