Pas de brevet sur le génome. C'est le message sans ambiguïté délivré
hier dans un communiqué commun par le président américain Bill Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair, les dirigeants des deux nations les plus avancées dans la recherche génétique: «Les données sur le génome humain appartiennent à tous et tous doivent pouvoir y accéder.» Jamais, Clinton et Blair auront demandé aussi clairement aux scientifiques participant au séquençage du génome de verser tous les éléments en leur possession dans le domaine public.
L'appel marque une nouvelle étape dans la course que se livrent depuis dix ans recherches publique et privée pour réaliser, en premier, le séquençage complet du génome, l'alphabet de la vie. La déclaration intervient une semaine après la rupture des négociations engagées entre les principaux responsables du Human Genom Project, le projet public associant plusieurs laboratoires internationaux et, d'autre part, les dirigeants de Celera Genomics, une société privée du Maryland très dynamique qui affirme avoir décodé presque 100% des trois milliards de «paire base» du génome. Son PDG, le généticien Craig Venter, proposait de partager les données afin d'aboutir plus vite à une carte complète. Mais il réclamait une période d'exclusivité de cinq ans avant que les informations ne soient ouvertes à tous. Son intense activité de lobbying auprès de la Maison Blanche n'a pas infléchi la position de Bill Clinton. Le président américain a préféré donné satisfa