Depuis son accession au pouvoir, en juin 1999, ce libéral est sur tous les fronts: Pinochet, Afrique, Autriche, etc. Il a réussi à sortir son pays de son relatif anonymat en essayant de donner une dimension morale à sa politique étrangère. Louis Michel, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du royaume de Belgique, passe ses vacances à quelques encablures des gorges du Verdon. La France, «il s'y sent bien». Il a reçu Libération, la semaine dernière, pour plaider en faveur d'une «diplomatie politique», rompant avec l'habituelle «diplomatie des civilités».
A peine de retour au Chili, Pinochet s'est remis à marcher. Vous n'avez pas l'impression de vous être fait avoir?
Si quelqu'un s'est fait avoir, c'est plutôt le ministre de l'Intérieur britannique, Jack Straw. Il est clair que Pinochet était tout à fait en état d'être jugé. Pour ma part, j'ai fait tout ce qui était possible sur le plan judiciaire. Un ultime recours était certes possible mais il n'était pas suspensif. J'aurais pu aussi, c'est vrai, aller devant la Cour internationale de justice de La Haye. Mais là, ça aurait posé un problème très grave car, pour la première fois, un Etat européen aurait déposé plainte contre un autre pays de l'Union. Le jeu n'en valait pas la chandelle.
N'y a-t-il pas eu cependant un soulagement des Européens trop heureux de se débarrasser de l'épine Pinochet?
Pas en Belgique, en tout cas. Nos pays étaient tout à fait à même d'organiser son procès. Quand on fera la balance de c