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Libération

A Bruxelles, l'Otan caresse Moscou dans le sens du poil. Le dialogue sur le désarmement confirme le réchauffement.

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publié le 16 mars 2000 à 23h36

L'Otan est congénitalement liée à la Russie. Créée, en 1949, pour

s'opposer à la puissance militaire soviétique, l'Alliance atlantique continue d'accorder une importance capitale à ses relations avec Moscou. Tchétchénie ou pas. L'an passé, la crise du Kosovo avait très sérieusement tendu l'atmosphère. Tout semble rentrer dans l'ordre. La rencontre d'hier à Bruxelles, où la Russie et l'Otan ont discuté de désarmement et de stratégie militaire, ne fait que le confirmer.

Sur le terrain d'abord. Au Kosovo, 3 150 soldats russes sont aujourd'hui parfaitement intégrés à la Kfor. C'est même l'un de ses contingents nationaux les plus nombreux. A Mitrovica, comme à Pristina, les officiers russes participent aujourd'hui à toutes les réunions de la grande machine otanienne. L'entrée fracassante, en juin 1999, des blindés russes au Kosovo prenant de vitesse les troupes occidentales est bien loin. La situation est comparable en Bosnie, où, depuis 1995, plus d'un millier de soldats russes sont intégrés à la Sfor dans le secteur sous commandement américain.

Les relations entre Moscou et l'Otan sont institutionnalisées au plus haut niveau, puisque la Russie est membre du Partenariat pour la paix, une organisation para-Atlantique à laquelle appartiennent de nombreux pays candidats à l'Otan (Roumanie, Pays baltes, etc.). Dans ce cadre, des parachutistes russes ont d'ailleurs participé, en août 1998, à des manoeuvres communes en Albanie, et Vladimir Poutine ne vient-il pas de laisser entendre qu'