Miami, correspondance.
Huit ans après avoir échoué à s'emparer du pouvoir par les armes, le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) est sorti vainqueur, dimanche dernier, des élections législatives et municipales au Salvador.
L'ancien mouvement de guérilla marxiste, reconverti en parti où coexistent difficilement socialistes modérés et radicaux, est devenu la première formation politique du pays. Sur la base des neuf dixièmes des résultats dépouillés, il a emporté 31 des 84 sièges de l'Assemblée nationale, devançant l'Arena (Alliance républicaine nationaliste, droite), le parti au pouvoir du président Francisco Flores, qui ne retrouve que 29 députés. Le FMLN s'est également imposé dans de nombreuses villes du pays, et son candidat dans la capitale, le maire sortant Hector Silva, a été triomphalement réélu avec 56% des suffrages et 16 points d'avance sur son rival de l'Arena.
Pour autant, les anciens guérilleros ne vont pas se convertir immédiatement en ministres: la droite garde en effet la majorité au Parlement, grâce aux relativement bons résultats de deux petits partis conservateurs, qui totalisent 14 sièges. Mais Hector Silva apparaît désormais comme le candidat évident de la gauche à l'élection présidentielle prévue en 2003, la mairie de San Salvador constituant un excellent tremplin pour la conquête du palais national, déjà utilisé avec succès par Flores.
Les vainqueurs de dimanche se gardent de tout triomphalisme. Comme l'a admis Facundo Guardoda, l'ancien c