Rome, de notre correspondant.
Le golfe de Naples, Victor-Emmanuel de Savoie l'a définitivement quitté le 6 juin 1946, à l'âge de 9 ans. Une semaine avant que son père, Humbert II, le roi d'Italie, le suive dans un exil sans retour. Depuis, le prétendant au trône d'Italie n'a jamais remis les pieds sur le sol transalpin. Comme son fils Emmanuel-Philibert, le «prince de Venise», né en Suisse il y a vingt-huit ans, il reste, à 66 ans, interdit de séjour. Banni en vertu d'une norme transitoire (la 13e) de la Constitution, adoptée en 1946 et qui stipule que «les ex-rois de Savoie, leurs consorts et descendants mâles ne peuvent ni pénétrer ni séjourner sur le territoire national». Ce texte vaut aujourd'hui à l'Italie une critique sévère de la part de l'Europe qui, dans son «rapport sur les droits humains», dénonce un «châtiment cruel qui ne peut avoir de place dans une Europe moderne». Les eurodéputés ont néanmoins repoussé hier par une forte majorité (256 voix contre 173) un appel à l'Italie pour qu'elle autorise le retour de l'ex-famille royale.
Garde-fou. Après un référendum sur la monarchie gagné de justesse par les partisans de la république, cette disposition se voulait un garde-fou contre un retour des Savoie, la dynastie de l'unité italienne mais aussi des années noires du fascisme. Depuis, la république italienne a assis sa légitimité. Tandis que les héritiers des Savoie, résidents genevois, se sont réfugiés dans les affaires. Rien qui ne puisse a priori menacer les instit