Moscou, de notre correspondant.
A moins de dix jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 26 mars, les forces armées russes menant la prétendue «opération antiterroriste» qu'est la guerre à outrance ravageant la Tchétchénie n'ont toujours pas atteint les objectifs que leur avait fixés le président par intérim Vladimir Poutine: venir à bout des «bandits» et d'abord de leurs chefs emblématiques en les «liquidant» ou en les «capturant», et «libérer» le territoire tchétchène, «partie intégrante de la Fédération de Russie». Le tableau de chasse électoral n'en aurait été que plus que parfait.
Harcèlement. Début mars, le ministre russe de la Défense, Igor Sergueïev, prévoyait la fin de «l'opération» pour la fin du même mois, «avant le retour de la végétation», laquelle permettra aux boïviki de se «cacher». Sergueïev donne maintenant comme date la fin avril. Les combattants tchétchènes ont beau subir des pertes importantes, leur mobilité et leur connaissance du terrain font qu'ils resurgissent toujours. Repoussés dans le pays montagneux du Sud berceau du peuple tchétchène, ce peuple que l'on appelait autrefois «les montagnards» , les groupes de combattants éparpillés continuent à mener nuitamment une guerre de harcèlement. Les Russes évaluent leur nombre à environ 5 000.
A Komsomolskoïe, les forces russes qui encerclaient ce village du Sud et le bombardaient depuis une dizaine de jours croyaient bien prendre au piège le chef de guerre Rouslan Guelaïev, qui est originair