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Libération

Petits arrangements avec les otages en Russie. Les Mères de soldats russes se mobilisent pour un Tchétchène «échangé».

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publié le 18 mars 2000 à 23h32

Saint-Pétersbourg, envoyée spéciale.

Le 1er mars, la Russe Elena Vilenskaïa manifeste devant le parquet de Saint-Pétersbourg pour réclamer la libération d'un Tchétchène emprisonné. A ses côtés, une quinzaine de militantes de l'association des Mères de soldats et le père du détenu. Quasiment ignorée des médias, cette marque de solidarité, en pleine guerre, est exceptionnelle. Les autorités locales n'apprécient guère: la prochaine manifestation est interdite. Vice-présidente des Mères de soldats de Saint-Pétersbourg, Elena s'est promis de faire libérer Artour Denisultanov, 31 ans, détenu illégalement selon elle. Sur la base de vagues témoignages, celui-ci avait été emprisonné en août 1998 pour participation à une tentative d'extorsion de fonds. Puis dans le cadre d'une pratique spécifique à la Russie, son affaire n'avançant pas faute de preuves, le 2 avril 1999 il avait été échangé contre un soldat russe otage en Tchétchénie et les charges retenues contre lui devaient être levées. Or il a été réincarcéré le 21 janvier dernier, d'où la manifestation. «Montée du fascisme». Ce type d'échange ­ entre un Tchétchène en préventive dans une prison russe et un Russe otage en Tchétchénie ­ est devenu courant après la guerre russo-tchétchène de 1994-96. En retirant leurs troupes, les «fédéraux» ont laissé derrière eux de nombreux prisonniers dont il a fallu négocier la libération soit par le rachat pur et simple ­ mais l'armée est pauvre ­, soit par l'échange avec des Tchétchènes incar