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Libération

Sénégal: le «changement» aux voix.

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Pour la présidentielle, Diouf s'aligne sur le credo de son rival Wade.
publié le 18 mars 2000 à 23h31
(mis à jour le 18 mars 2000 à 23h31)

Dakar, envoyé spécial.

Bien plus qu'une mise en ballottage sans précédent d'Abdou Diouf, au pouvoir depuis dix-neuf ans, le second tour de la présidentielle qui oppose ce dimanche le chef de l'Etat à son éternel challenger, Abdoulaye Wade, est un référendum pour ou contre le «changement». Dans un pays qui, malgré l'octroi du pluralisme politique, vit depuis quarante ans dans le carcan d'un parti-Etat socialiste et qui, depuis l'indépendance en 1960, n'a connu que deux présidents, Léopold Sédar Senghor puis Abdou Diouf, auparavant déjà Premier ministre pendant une décennie, l'alternance relève de la thérapie collective. Quelque 8 millions de Sénégalais, dont 2,7 millions d'électeurs inscrits, ne se sont guère passionnés pour des débats d'idées ou la confrontation de programmes. Comme l'a révélé le premier tour du 27 février, près de 60% d'entre eux rejettent le pouvoir, souvent viscéralement, parce qu'il est depuis trop longtemps en place.

Ralliements. Abdou Diouf, qui est tout de même arrivé en tête du premier tour avec 41% des voix, n'est pas battu pour autant. Il fait face, malgré l'usure de son régime. Depuis trois semaines, il promet des «changements accélérés et approfondis». Réélu, il veut faire en cent jours ce qu'il n'a pas accompli en vingt ans: le bonheur du monde rural, des étudiants, des retraités et des femmes, l'union de la gauche et une refonte institutionnelle" A la veille du scrutin décisif, il a marqué deux points. D'abord en ralliant à lui l'un des deux bar