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Libération

Taiwan entre statu quo et casus belli. Pour la première fois, le Kuomintang pourrait perdre le pouvoir.

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publié le 18 mars 2000 à 23h32

Taipei, envoyé spécial.

Les derniers efforts des candidats pour convaincre les indécis à la veille de la présidentielle taïwanaise de samedi ne font pas dans la dentelle. Un clip télévisé du Kuomintang (KMT, le parti au pouvoir), montre ainsi le principal candidat de l'opposition, Chen Shui-bian, le bras tendu, aussitôt suivi d'Hitler et de Mussolini dans la même pose, le tout entrecoupé d'images de missiles et d'explosions" Le message est simple: Chen = la guerre avec la Chine. C'est le même avertissement qui vient de Pékin, afin de décourager les Taïwanais de voter pour le candidat le plus proche des thèses indépendantistes. Dans les rues de Taipei, malgré la pluie tropicale, des flottilles de voitures, de camions, de motos et de taxis sillonnent la capitale, drapeaux et banderoles au vent, pour vanter les mérites de leur poulain. Vendredi soir, chacun des trois principaux candidats (lire ci-dessous) tenait son meeting final à Taipei, des rassemblements de dizaines de milliers de personnes à quelques kilomètres les uns des autres.

Démocratie imparfaite. La jeune démocratie taïwanaise n'avait jamais connu cela. C'est seulement, il est vrai, la deuxième élection présidentielle au suffrage universel et la première qui laisse réellement entrevoir une possibilité d'alternance après un demi-siècle de pouvoir du Kuomintang. Taiwan a fait du chemin depuis ces années de dictature implacable. L'île a aujourd'hui un des systèmes démocratiques les plus vivants d'Asie, même s'il est en