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Analyse

Mohammed VI freine le «printemps marocain». En dépit des immenses espoirs suscités par l'arrivée du jeune souverain, le pays a du mal à décoller. lib_cutter.sh lib_mig.sh nohup_ARTL nohup.ARTL nohup.out pag.txt update_page.sql

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publié le 20 mars 2000 à 23h30

Rabat, Casablanca envoyée spéciale.

Les photos ­ un jeune homme rieur, regard malicieux, énormes bretelles sur tee-shirt ou en bonnet multicolore ­ n'ont jamais été publiées. Elles se vendent pourtant sur les trottoirs de toutes les médinas. A croire que les jeunes Marocains veulent retenir cette seule image de «M6», comme ils surnomment leur nouveau souverain qui donne corps à un drôle de «printemps marocain». Un à un, les tabous tombent. L'hebdomadaire le Journal justifie son immense succès en ne laissant rien dans l'ombre: les «années noires», mais aussi l'avortement ou les mères célibataires" A Casablanca, les représentants des principaux partis, islamistes compris, débattent quatre heures avec les étudiants de Polyfinance, un institut privé de management, ce mot fétiche des jeunes yuppies en costume trois-pièces de la «capitale économique» du Maroc. La première question est édifiante: «Le roi règne et gouverne alors qu'on lui demande d'instaurer la démocratie. N'est-ce pas contradictoire?» A quoi Abraham Sarfaty, le plus connu des opposants de Hassan II, rétorque: «Les moteurs du changement social sont aujourd'hui le roi et la société civile"» Jeune ­ 36 ans ­ dans un pays jeune, «M6» catalyse tous les espoirs du changement qui maturait depuis que Hassan II, son père, avait opté pour une «ouverture» contrôlée mais indispensable pour empêcher l'explosion. Car ce roi, qui aime à se cacher derrière de petites lunettes noires, est crédité d'une fibre «sociale» et «réformat