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Libération

Pékin cherche une porte de sortie. Sa stratégie de menaces s'est soldée par un échec.

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publié le 20 mars 2000 à 23h28

Pékin de notre correspondante

Les autorités chinoises sont restées très prudentes à l'annonce de l'élection de Chen Shui-bian, le candidat qu'elles souhaitaient le moins voir arriver à la présidence de Taiwan. Un communiqué officiel de l'agence Chine nouvelle, publié samedi soir, a constitué jusqu'à présent l'unique réponse de Pékin. Hier, tous les journaux l'ont repris et publié en bas de première page, sans photo. Le gouvernement chinois y précisait qu'il ne tolérerait aucune forme d'indépendance pour Taiwan et qu'il surveillerait les discours et les actes du nouveau président. Ce minuscule commentaire était suivi des scores obtenus pas les trois candidats. Même dépêche scandée hier soir en milieu de journal télévisé, entre deux reportages sur le développement du grand Ouest chinois et l'enrichissement de la province du Zhejiang. La télévision a également dressé la liste de tous les pays qui avaient confirmé leur position en faveur d'«une seule Chine», Russie, Etats-Unis et France en tête. «Pour l'instant, les autorités centrales laissent la porte ouverte, elles vont observer Chen jusqu'à son intronisation, le 20 mai, ce qui leur laisse également le temps de préciser leur position», estimait hier un expert chinois sous couvert d'anonymat. Car la victoire de Chen, même si elle répond en grande partie à la corruption notoire du Kuomintang, constitue un nouvel échec de la stratégie des menaces de Pékin. En 1996 déjà, lors de la première élection présidentielle directe à Taiw