Dans l'affaire Dutroux, ce n'est qu'un épisode, mais il s'en dégage
la même impression de malaise que sur l'ensemble du dossier. Hier, c'est en effet pour sa tentative d'évasion d'avril 1998 que comparaissait en Belgique Marc Dutroux, 44 ans, inculpé pour le rapt de 6 jeunes filles et fillettes et pour la mort de 4 d'entre elles. Conduit au tribunal pour consulter son dossier, Dutroux avait alors profité de l'inattention des gendarmes pour s'emparer de l'une de leurs armes. Que le prisonnier le plus célèbre de Belgique puisse s'enfuir aussi facilement a bien sûr soulevé un gouffre de questions, d'autant que nombre d'«étrangetés» se dégagent de ce que la presse belge appelle la «rocambolesque évasion». Au lieu de 4 hommes, l'escorte n'en comptait que 2. L'arme volée n'était pas chargée, mais les gendarmes n'ont néanmoins pas réussi à s'interposer. S'agit-il là de nouveaux signes de déliquescence des institutions belges, déjà violemment mises en cause dans la première affaire Dutroux, ou au contraire faut-il y voir les preuves d'un piège tendu par certaines forces de sécurité: pousser l'homme à la fuite, donnant ainsi une occasion de l'abattre et clore un dossier qui bouleverse le pays depuis 1996?
Ce fut une courte audience pour un lourd mystère. En une heure, Dutroux a expliqué qu'à l'époque «la surveillance s'était relâchée»: «J'ai profité de l'occasion. C'était tellement énorme que je pensais qu'on avait mis un sniper dehors.» Niant toute préméditation, Dutroux affirme qu'i