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Libération

Abdoulaye Wade savoure son triomphe au Sénégal.

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Il a emporté la présidentielle avec 58,01% des voix.
publié le 23 mars 2000 à 23h21
(mis à jour le 23 mars 2000 à 23h21)

C'est un raz de marée électoral qui a porté au pouvoir Abdoulaye Wade, loin de la victoire serrée à laquelle s'attendaient tous les observateurs à la veille du scrutin. Hier, selon les derniers chiffres, auxquels ne manquaient plus que les suffrages des Sénégalais à l'étranger, l'opposant l'a emporté avec 58,01% des voix. A Dakar, le triomphe a tourné à l'humiliation du candidat sortant. Le président Diouf n'y a obtenu la majorité nulle part, pas même dans le bureau de vote où il accomplit son devoir électoral. A Pikine, l'immense ville satellite d'un million d'habitants aux portes de la capitale, Me Wade a été plébiscité par 77% de l'électorat.

Hier soir, le bureau politique du Parti socialiste, le «parti-Etat» au pouvoir depuis l'indépendance, s'est réuni pour «tirer les premiers enseignements» du vote-sanction de dimanche. Dans l'immédiat, aucun bouleversement n'était attendu, le PS comptant, selon un responsable, «serrer les rangs pour ne pas ajouter à la déroute l'hémorragie des cadres ou la guerre des barons». En attendant la convocation d'un congrès qui était de toute façon programmé, Abdou Diouf resterait président du parti, une fonction plutôt honorifique, et Ousman Tanor Dieng ­ surnommé «OTD» ­, son premier secrétaire tout-puissant. Installé dans le bureau mitoyen avec celui du chef de l'Etat, ce dernier était aussi ministre d'Etat des Affaires et Services présidentiels. A ce double titre, il est l'artisan de la défaite d'Abdou Diouf.

Au coeur de la toile, OTD a eu