Le «président» du Haut-Karabakh, Arkadi Goukassian, a été grièvement
blessé dans la nuit de mardi à mercredi lors d'un attentat à Stepanakert, la capitale de cette république autoproclamée en territoire azerbaïdjanais. L'attentat risque de déstabiliser encore un peu plus l'Arménie, en état de choc depuis la tuerie d'octobre à l'intérieur du Parlement, où huit personnes avaient été éliminées, dont le Premier ministre Vazguen Sarkissian.
Cette fois, les assaillants ont ouvert le feu à l'arme automatique contre la voiture de Goukassian, qui a été blessé aux jambes. Vingt-huit suspects étaient déjà arrêtés mercredi en fin de journée, dont l'ancien ministre de la Défense du territoire indépendantiste, le général Samvel Babaïan, ont indiqué des sources proches de l'enquête.
Le général Babaïan défend une position plus dure que celle de Goukassian dans les négociations en cours pour régler le conflit du Haut-Karabakh. Ce territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens a proclamé son indépendance en 1991 avec l'appui d'Erevan, et l'a défendue par une guerre qui a duré trois ans et fait près de 30 000 morts. L'Azerbaïdjan voudrait retrouver sa souveraineté sur la région, tandis que l'Arménie plaide pour la plus large autonomie possible de ce territoire.
Le président arménien Robert Kotcharian lui-même un ancien dirigeant du Haut-Karabakh et son homologue azéri Gueïdar Aliev ont multiplié les contacts ces derniers mois pour régler le litige, sans parvenir à une solution