Le président syrien avait assez tôt organisé sa succession en faveur
de son fils Bassel. Après la morde celui-ci dans un accident, il y a six ans, c'est un autre fils, Bachar, que Hafez el-Assad initie au pouvoir. Non sans l'inquiétude du clan alaouite qui tient le pays d'une main de fer.
Damas-Beyrouth, envoyé spécial.
A Damas, la vie politique semble entre les mains des colleurs d'affiches. Pas une rue, pas un bâtiment administratif, pas un magasin d'une certaine importance qui échappe à leur zèle. Bien sûr, la part du lion revient au président Hafez el-Assad, dont les portraits sont partout, même sur les tout nouveaux panneaux publicitaires électroniques qui donnent à la capitale syrienne un air de ville moderne. Après lui, vient Bassel, l'aîné des cinq enfants du Président, disparu en janvier 1994 dans un accident de voiture. Ensuite, on trouve Bachar, le puîné, dont les affiches commencent à ponctuer, avec une évidente discrétion, certaines artères. Personne d'autre n'a son portrait sur les murs, si ce n'est, ici et là, des portraits de feu le président égyptien Abdel Gamal Nasser. Les Damascènes n'ont pas à en savoir plus. Tout est dit sur les murs. En fait, presque tout.
A lire les murs de Damas, on comprend d'abord que le président Assad est toujours le maître absolu. On peut ensuite analyser que la mort de Bassel, dont il avait fait son dauphin, pèse encore lourd. Enfin, pour Bachar, appelé à le remplacer, sa présence même modeste indique qu'il est bien le nouveau dau