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Libération

La surenchère patriotique face à l'Union. Le gouvernement autrichien joue les victimes.

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publié le 24 mars 2000 à 23h19

Vienne, de notre correspondant.

Il aura tout essayé! Wolfgang Schüssel, chancelier d'un gouvernement autrichien isolé sur la scène européenne, aurait aimé paraître à Lisbonne comme représentant d'un peuple autrichien tout entier uni derrière son chef. Lundi, il avait invité les chefs des quatre partis représentés au Parlement: lui-même, donc, pour les conservateurs, la vice-chancelière Susanne Riess-Passer pour le FPÖ (extrême droite), le social-démocrate Alfred Gusenbauer et Alexander Van der Bellen pour les Verts. Le but de cette rencontre: obtenir la signature d'une déclaration commune affirmant que les sanctions européennes sont «injustifiées, exagérées et contraires au traité de l'Union européenne». Pas de «chèque en blanc». Peine perdue: les chefs des deux partis d'opposition ont «naturellement» refusé de signer une telle lettre. «Le gouvernement attendait de nous que nous lui signions un chèque en blanc, expliqua le social-démocrate Gusenbauer à la sortie de la rencontre. Ce dont il n'est absolument pas question de notre part.» Même tonalité côté vert: «Nous refusons catégoriquement de resserrer les coudes avec le FPÖ.»

Si les partis peuvent paraître désunis sur l'attitude à tenir au sein de la «famille Europe», ils s'accordent tous, en revanche, pour estimer que leur pays est victime d'une injustice. Face à une opinion publique qui ne comprend toujours pas où est le problème, aucun responsable politique ne considère ­ ou ne se permet de dire à haute voix ­ que les san