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Libération

La Voix de l'Amérique, condamnée pour discrimination sexuelle. Washington devra verser 508 millions de dollars à 1 100 femmes.

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publié le 24 mars 2000 à 23h19

New York, de notre correspondant.

A la fin des années 70, Carolee Brady Hartman voulait travailler à l'Agence d'information des Etats-Unis (USIA), l'organisme en charge de la Voix de l'Amérique (VOA), la radio gouvernementale qui s'autoproclame «la voix de la démocratie américaine à travers le monde». En 1977, son diplôme de linguiste sous le bras, elle s'est donc présentée pour postuler à un emploi de rédactrice. Elle a passé le test sans difficulté. Puis un rédacteur en chef est venu lui dire qu'elle était «hautement qualifiée mais, désolé, l'agence a plutôt l'intention de recourir à des hommes». Vingt-trois ans plus tard, Carolee Brady Hartman et 1 099 autres femmes, la plupart productrices ou journalistes à la VOA, viennent d'obtenir 508 millions de dollars (près de 3,5 milliards de francs) de la part du gouvernement américain qui a implicitement reconnu que la VOA et son agence de tutelle de l'époque, l'USIA (qui a disparu depuis en tant que telle), s'étaient «engagées dans des pratiques de discrimination sexuelle».

La somme, qui doit être approuvée par un juge fédéral, constitue le plus gros montant jamais versé par l'administration américaine depuis l'établissement du Civil Rights Act de 1964, qui s'élève notamment contre «toute discrimination sur le lieu de travail».

C'est donc Carolee Brady Hartman qui la première a décidé de porter plainte. Mais, en quelques semaines, ses avocats vont découvrir des centaines de cas de discrimination, tant à l'embauche qu'au sein mêm