Lisbonne, envoyés spéciaux.
Un an après la fin de la guerre au Kosovo, l'Europe s'inquiète enfin ouvertement de l'inefficacité de son aide aux Balkans. Le soutien de l'Union à cette région «doit être beaucoup mieux coordonné et bien plus cohérent», ont reconnu les Quinze, à l'issue du sommet de Lisbonne.
Ils chargent donc l'Espagnol Javier Solana, le haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), de reprendre les choses en mains «pour renforcer le rôle central de l'UE». Et, surtout, rendre son action plus efficace et plus visible. Conscients qu'ils jouent là leur crédibilité en matière de politique extérieure, les Quinze donnent donc à leur Monsieur Pesc son premier mandat. «En association» avec le Britannique Chris Patten, commissaire chargé des relations extérieures, Solana est prié de soumettre au plus vite ses propositions.
Autocritique. Au dîner des chefs d'Etat et de gouvernement, jeudi soir, Solana et Patten ont présenté un bilan franchement autocritique de la situation. Alors que l'Europe est sur place le plus gros contributeur financier (avec 9 milliards d'euros d'aide communautaire et bilatérale aux Balkans depuis 1991) et militaire (28 000 soldats et 800 policiers), la clarté de sa stratégie laisse à désirer et ses efforts ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur.
Ce rapport souligne notamment le handicap, évident depuis le début, de «la pléthore d'acteurs» et de cadres qui se marchent sur les pieds aux Balkans, entre l'ONU, la