Islamabad, envoyée spéciale.
Le gouvernement pakistanais a remballé les chars et les missiles déployés il y a deux jours à l'occasion de la fête nationale pakistanaise. Mais, à la veille de l'arrivée de Bill Clinton, l'ambiance à Islamabad reste résolument militaire. La ville tout entière a été placée sous haute sécurité.
Extrémistes contenus. Les manifestations et les rassemblements politiques publics ont été interdits jusqu'à nouvel ordre par le gouvernement militaire du général Musharraf. L'armée semble avoir donné la consigne aux groupes religieux extrémistes, souvent hostiles à la politique américaine, de contenir leurs hommes pour au moins encore vingt-quatre heures. Le mot d'ordre semble suivi à la lettre. Quelques rares banderoles signées par la Ligue musulmane, le parti de l'ancien ministre Nawaz Sharif, flottent au vent, souhaitant la bienvenue au Président américain. La Ligue musulmane espère un geste de Bill Clinton en faveur de l'ancien chef du gouvernement pakistanais renversé en octobre dernier et qui risque la peine de mort à l'issue de son procès.
En fait, l'amertume ou l'indifférence semblent avoir envahi la ville. Le temps de la lune de miel américano-pakistanaise est bien révolu. «L'Amérique n'avait pas de problème à venir saluer le général Zia en pleine loi martiale et à nous vendre des armes quand le Pakistan servait les intérêts américains en se battant contre les Russes en Afghanistan. Après cinq jours pleins passés en Inde, cette visite de quelques he