C'est à se demander qui ne votera pas Poutine, dont le nom, comme ceux de Staline et d'Eltsine, rime avec Lénine. Officiellement, le Président par intérim et Premier ministre en titre ne fait pas campagne, mais il sillonne le pays et occupe les écrans des chaînes officielles. On l'a vu visiter une maternité où trois femmes ont prié et brûlé des cierges pour accoucher au moment même où Vladimir Vladimirovitch Poutine entrerait dan s l'établissement. Et, bien sûr, si c'est un garçon, pour le prénommer Vladimir. Un certain Serguei Vassiliev effectue actuellement 10 000 kilomètres à bicyclette à travers la Russie en l'honneur de Poutine, recueillant au passage des cahiers de doléances, témoignage de l'espoir que beaucoup de Russes placent en ce «sauveur» qu'ils n'attendaient plus.
Plein les poches. «Poutine n'a pas une personnalité marquée comme Eltsine, il est comme un écran blanc sur lequel chacun projette ce qu'il souhaite», explique la psychanalyste Victoria Potapova. Résultat: la «poutinemania» fait rage. Les hommes politiques, dont l'idéologie se résume pour beaucoup au slogan «arriver ou rester au pouvoir et s'en mettre plein les poches», ont donné l'exemple. A peine les législatives du 19 décembre gagnées haut la main par un parti créé trois mois auparavant pour soutenir Poutine, on a vu nombre d'adversaires retourner leur veste et faire allégeance. Le premier à dégainer fut le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Vladimir Yakovlev, un modèle d'opportunisme p