Menu
Libération

Aidé par la déesse économie. La hausse du brut et la dévaluation ont facilité la reprise.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mars 2000 à 23h16

Moscou de notre correspondante

Après le krach financier d'août 1998, on prévoyait des années de récession. Or l'économie russe s'est remise à une vitesse inattendue. Le président Vladimir Poutine, qui ne s'est guère occupé que de la guerre en Tchétchénie, peut ainsi se prévaloir d'une reprise économique sans n'avoir pratiquement rien fait pour cela.

Cette croissance est due à deux facteurs: la hausse du cours mondial du pétrole, passé en un peu plus d'un an d'environ 10 à 30 dollars le baril, et la dévaluation d'août 1998, qui a rendu plus compétitifs les produits russes. Ces facteurs ont eu pour effet de remplir les caisses de l'Etat, en permanence déficitaires, et notamment de gonfler les recettes fiscales. La Russie tire des devises du secteur énergétique environ 45% de ses revenus. L'an dernier, grâce à l'envol du prix du baril, les exportations ont augmenté de 37% en valeur, et le secteur pétrolier a fourni 30% du total des recettes budgétaires. Ces rentrées inespérées ont notamment permis de financer l'effort de guerre en Tchétchénie, estimé officiellement à 200 millions de dollars, le double officieusement.

Excédent commercial. Les experts n'avaient pas non plus prévu l'effet durable de la dévaluation d'août 1998. En quelques semaines, le rouble a perdu trois fois sa valeur. Les importations sont devenues hors de prix, ce dont l'industrie nationale a largement profité. Appauvris, les Russes achètent désormais russe. D'où l'augmentation de la production industrielle de 8,