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Libération

Le geste symbolique du pape face au Mur. Devant le lieu saint du judaïsme, Jean Paul II a renouvelé la repentance des chrétiens.

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publié le 27 mars 2000 à 23h16

Jérusalem, envoyé spécial.

C'est l'image qui restera dans les mémoires: la main tremblante de Jean Paul II glissant hier entre les pierres du mur des Lamentations la lettre de repentance de l'Eglise pour les souffrances subies par le peuple juif. Une lettre portant l'entête du Vatican et signée de sa main. Avant, il l'avait murmurée lentement. Et, après l'avoir confiée aux pierres, il l'a bénie.

La repentance n'est pas nouvelle, puisqu'elle reprend ce que le pape avait déjà déclaré le 12 mars à Rome. Mais, cette fois, il y a la symbolique du lieu et l'extraordinaire impact visuel que représente le pape en méditation solitaire dans le lieu le plus sacré du judaïsme. Aussi, depuis une terrasse où ils observent la scène, des religieux juifs sont-ils comme saisis. Le texte s'adresse à Dieu et, évoquant la destinée tragique des descendants d'Abraham, dit: «Nous sommes profondément attristés par ceux qui, au cours de l'Histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont Tes fils, et en Te demandant pardon nous voulons nous engager à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l'Alliance.» Après s'être éloigné, le pape revient pour fixer une autre image, celle de sa main, caressant la pierre ocre, deux fois millénaire, du Mur.

Forum interreligieux. Démarche à la fois religieuse et personnelle, la présence du pape devant le vestige du temple d'Hérode amplifie sa visite de jeudi à Yad Vachem, le mémorial de l'Holocauste. Cette fois, le lieu n'est pas séculier. Le Mur est aussi une s