Pinochet peut désormais gambader tranquille. L'ex-dictateur, qui
fait face à 76 plaintes déposées contre lui au Chili, ne sera jamais jugé. Le Congrès chilien a approuvé, samedi, un amendement constitutionnel accordant l'immunité aux anciens présidents de la République. Parmi les députés et sénateurs, 113 ont approuvé ce texte, 27 ont voté contre et 3 se sont abstenus. Le Parti socialiste du nouveau chef de l'Etat, Ricardo Lagos, s'est opposé à ce projet en avertissant que l'immunité accordée au général lui permettrait d'échapper finalement à un procès pour les crimes imputés au régime militaire qu'il a dirigé de 1973 à 1990. En tant que «sénateur à vie», poste qu'il occupe depuis qu'il a quitté le commandement de l'armée en mars 1998, Pinochet (84 ans) bénéficiait déjà de l'immunité parlementaire, mais celle-ci pouvait être levée sur décision de la Cour suprême du Chili au cas où une instruction judiciaire à la suite d'une plainte déboucherait sur un procès.
Le statut spécial des anciens présidents voté samedi ne prévoit, en revanche, aucun mécanisme spécifique pour une levée de l'immunité.
Deux objectifs. Cet amendement a été proposé par des parlementaires appartenant à la Concertation démocratique au pouvoir dont les principales forces sont la démocratie chrétienne et les socialistes , alors que le général Pinochet était détenu à Londres. Les initiateurs du texte avançaient deux objectifs: d'un côté, obtenir que l'ex-dictateur se retire de la vie politique et abandonne do