Moscou, de notre correspondante.
La victoire s'annoncait facile. Elle risque d'être serrée. Selon des résultats partiels, à 00h20 heure française, Vladimir Poutine était officiellement juste au-dessus de la barre des 50%. Son score remontait au fil du dépouillement et son élection, à une courte marge, restait probable à l'issue du premier tour de la présidentielle. Loin devant ses rivaux, sa victoire en cas de second tour est de toute façon acquise.
Poutine, pratiquement inconnu lors de sa nomination au poste de Premier ministre, en août dernier, a vu sa popularité s'envoler avec la guerre en Tchétchénie. Devenu président par interim après la démission de Boris Eltsine le 31 décembre, il a ensuite surfé sur son image de «sauveur» de la nation, vantant avec ses généraux la «victoire» en Tchéchénie. De nombreux Russes voient désormais en lui l'homme à poigne qui manque au pays pour lui faire retrouver sa place dans la monde et mettre fin au chaos des dernières années eltsiniennes.
Le président par interim semblait hier soir sûr de son fait. «Le niveau des attentes est très haut, a-t-il expliqué, se posant déjà en gagnant, ce sera difficile; les gens sont fatigués, ils attendent des changements mais il n'y aura pas de miracle». «Que faut-il faire pour que les gens ne soient pas décus?», s'est-il interrogé: «Il faut dire franchement dans quel état se trouve le pays et ce qu'on va faire.» Poutine n'a pas pour autant précisé son programme économique qui reste la grande inconnue.
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