Menu
Libération

Enquête sur le Bloody Sunday irlandais. L'audience vise à déterminer la responsabilité de l'armée britannique.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 mars 2000 à 23h13

Londres, intérim.

«Nous sommes ici pour rechercher la vérité, non pas la vérité comme les gens la voient, où comme ils voudraient qu'elle soit. Mais la vérité pure et simple, aussi complexe, douloureuse et inacceptable qu'elle puisse être.» C'est en ces termes que le rapporteur général Clark de la Commission d'enquête indépendante sur la tuerie du «Bloody Sunday», le 30 janvier 1972 à Derry, une ville d'Irlande du Nord, s'est exprimé lundi, à l'ouverture de la première audience publique.

Vingt-huit ans après les faits et presque trois décennies après la publication d'un premier rapport public extrêmement controversé, les familles des 14 manifestants abattus par la police, espèrent que le tribunal, même s'il n'a pas le pouvoir de prononcer des condamnations, pourra tout de même les délivrer d'un poids. «Ce n'est que lorsque leur innocence aura été publiquement établie, que les plaies pourront se cicatriser. Les victimes sont en terre avec une tache de honte qu'ils n'ont pas méritée», estime Liam Wray, dont le frère Jim a été abattu durant la manifestation.

Comme les membres des autres familles des victimes, Liam Wray espère surtout que l'armée sera mise face à ses responsabilités. Lors de la précédente commission d'enquête, les soldats britanniques avaient largement été blanchis. Selon les pièces du dossier, aujourd'hui considéré par les avocats comme «une compilation douteuse», les soldats présents à Derry n'avaient fait que riposter à des tirs de manifestants armés. Seulement