New York, de notre correspondant.
Lane P. se souvient que «les problèmes ont commencé quand [sa] fille avait un peu plus de deux ans». «C'était en 1996 et nous avons remarqué que Janice était très agitée, raconte-t-elle. Elle ne tenait pas en place. A l'époque, nous habitions en Pennsylvanie et nous sommes allés voir notre médecin de famille. Il a examiné Janice et il a dit qu'elle souffrait d'hyperactivité. Sans nous envoyer à un spécialiste, il nous a prescrit un stimulant, la Ritaline, en affirmant que "cela résoudrait la situation.»
Durant six mois, le comportement de Janice va en effet s'améliorer, mais peu à peu la petite fille devient irritable, dort de moins en moins bien. «Nous avons déménagé à New York à la mi-1997. Je suis allée voir un autre médecin qui m'a alors demandé d'arrêter immédiatement le traitement en disant que Janice allait très bien et qu'elle était simplement pleine d'énergie. Aujourd'hui, elle a presque six ans et elle est tout à fait normale. Mais moi, je m'en veux tous les jours de lui avoir donné pendant si longtemps un tel médicament.»
Du Prozac aux enfants. A en croire un rapport publié le mois dernier par The Journal of the American Medical Association, le cas de Janice P. pourrait ne pas être isolé. Menée par le docteur Julie Magon Zito, professeur de médecine à l'université du Maryland, l'étude a révélé que le nombre d'enfants américains en âge préscolaire (de 2 à 5 ans) ayant recours à des stimulants comme la Ritaline ou des antidépresseurs