Dili, envoyé spécial.
Sergio Vieira de Mello, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, chef de l'administration de transition au Timor oriental (Untaet, créé en octobre), est un vétéran des opérations onusiennes: Cambodge, Bosnie, Kosovo. Le diplomate brésilien s'est installé à Dili dans une aile de l'ancien palais du gouverneur. Ce bâtiment colonial portugais abrite le «gouvernement» d'experts onusiens chargé d'aider les Timorais à bâtir un Etat et à reconstruire le pays détruit à 80% par les milices anti-indépendantistes et l'armée indonésienne dans les semaines qui ont suivi le vote pour l'indépendance des Est-Timorais, le 30 août dernier. Dans deux ou trois ans, l'Untaet passera la main aux Est-Timorais, qui seront alors formellement indépendants.
Le Timor oriental part-il de zéro?
Timor était l'une des régions les moins développées de l'Indonésie. Avec ce qui s'est passé ici en septembre et le retrait de l'administration civile et des investissements indonésiens, il est vrai de dire que dans la plupart des secteurs nous repartons à zéro ou presque, hormis dans les domaines de l'éducation et de la santé. Un grand nombre de fonctionnaires de l'ancien gouvernement, dont vous avez besoin, ne sont-ils pas toujours retenus de force par les miliciens anti-indépendantistes au Timor-Ouest?
Nous avons en effet de bonnes raisons de le croire, et nous souhaitons les rapatrier. Nous avons demandé au gouvernement indonésien de leur accorder une pension pour leurs an