«On ne peut pas négocier notre droit à vivre», répètent
inlassablement Evaristo Tegria, conseiller juridique de la communauté U'wa, et Panesso Neburuby, conseiller traditionnel de la communauté Embera-Katio. Les Indiens de ces deux tribus colombiennes luttent avec désespoir pour défendre leurs terres ancestrales. Soutenus par des ONG, dont France Libertés et ICRA International, ils sont venus en Europe dénoncer l'exploitation du territoire des peuples indiens en Colombie par des entreprises multinationales. Bogotà a autorisé l'Occidental Petroleum (Oxy) à réaliser des forages sur les terres U'wa dans le département du Nord de Santander, près du Venezuela, et la mise en eau d'un barrage hydroélectrique, sur les hauteurs du fleuve Sinu, territoire millénaire des Embera-Katio. Pour eux comme pour les quelque 5 000 U'wa, ce que les autorités colombiennes présentent comme «des opérations de développement» signifient la destruction de leur culture et de leur peuple.
Malgré le droit immémorial à la terre dont bénéficient les peuples indigènes en Colombie reconnu juridiquement depuis 1991 ce n'est qu'en août 1999 que les autorités ont créé une réserve unie U'wa. Au coeur de ce territoire se trouvent le «Bloc Samoré», zone d'exploitation pétrolière d'Oxy, ainsi que la montagne sacrée des U'wa. Le gouvernement a agrandi le territoire U'wa de 61000 à 220000 hectares, et a déjà assuré que les activités de la multinationale américaine n'affecteraient pas leur terre sacrée. Mais la pos