Dans la guerre en République démocratique du Congo, trois pays
admettent être militairement impliqués aux côtés du gouvernement de Kinshasa (Angola, Namibie, Zimbabwe) et deux (Rwanda et Ouganda) aux côtés des rebelles qui le combattent depuis le 2 août 1998. Certes, les troupes rwandaises et ougandaises ne sont censées apporter qu'un «coup de pouce» à leurs satellites rebelles; certes, des accords de paix signés à Lusaka en juillet-août 1999 préparent le terrain à une cessation des hostilités; certes, des observateurs des Nations unies devraient se déployer dans les mois à venir sur le sol congolais. Pourtant, le pays est toujours en guerre. Rwandais et Ougandais y interviennent à partir de leur territoire, en théorie pour assurer la «sécurité de leurs frontières». De son côté, la rébellion créée aux premiers jours du conflit, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), sans légitimité populaire, en proie aux luttes d'intérêt de ses membres, a connu au fil des mois la même évolution que l'ensemble du pays, à savoir une atomisation poussée. Partis pour renverser le président Kabila en quelques semaines, les troupes ougandaises, rwandaises et rebelles se sont enlisées dans une guerre d'usure, avant de s'entre-déchirer. Rwanda et Ouganda disposent désormais tous deux d'une zone d'influence, notamment dans l'est du pays, où ils appuient leurs propres groupes rebelles congolais tout en se regardant en chiens de faïence et en pillant les ressources naturelles. Les deux pa