Une «mission impossible» que celle de Bernard Kouchner au Kosovo? Le
Haut Administrateur de cette province devenue de fait un protectorat de l'ONU veut encore croire que la communauté internationale peut, malgré les difficultés, trouver «une solution presque démocratique pour ces deux millions de personnes». Hier, il défendait son bilan devant les membres des commissions Affaires étrangères et Défense de l'Assemblée nationale. «Neuf mois c'est beaucoup pour ceux qui vivent sur place mais c'est un délai très court au regard de l'Histoire ou même par rapport à d'autres missions similaires», a affirmé d'entrée de jeu Bernard Kouchner. Il a insisté sur les acquis comme le très rapide retour des quelque 800 000 Albanais chassés par les forces serbes pendant la guerre, sur le désarmement de l'Armée de Libération du Kosovo «une réussite certes imparfaite dans une région gorgée d'armes» ou sur la mise en place d'une administration intérimaire conjointe avec les principales forces albanaises. Mais il a reconnu que d'énormes problèmes demeurent, en premier lieu celui de la sécurité pour les Serbes et les non Albanais. «Quatre ou cinq meurtres par semaine c'est encore trop, mais il y en avait avant 40 ou 50», a affirmé Kouchner, admettant qu'il faut «rassurer les Serbes et leur donner confiance» afin que les élections locales prévues à l'automne puisse se dérouler dans de bonnes conditions. L'administrateur de l'ONU semble bien décidé à tenir ce scrutin même si Belgrade refuse de