Stockholm, de notre correspondant.
«Jamais je n'aurais imaginé qu'il y avait eu un tel consensus parmi les partis politiques suédois. A part quelques cas isolés, personne ne s'est opposé aux deux lois basées sur les théories eugénistes, ni en 1934, ni en 1941.» Carl-Gustaf Andrén, ancien recteur d'université, a passé deux ans et demi à enquêter sur les stérilisations forcées pour le compte du gouvernement suédois. Il a remis cette semaine son rapport au ministre des Affaires sociales.
Après l'hystérie qui s'était emparée de la Suède lorsque l'affaire avait refait surface dans toute sa cruauté en 1997, le rapport éclaire par le menu l'ampleur d'un phénomène qui a survécu bien au-delà de la Seconde Guerre mondiale. «Même après que le vrai visage de l'Allemagne nazie a été révélé au monde, les stérilisations forcées au nom de la biologie raciale se sont poursuivies en Suède. Elles diminuent certes, mais se poursuivent tout de même jusque dans les années 50 où elles sont pratiquées pour raisons sociales ou médicales.»
«A droite, on estimait que l'hygiène raciale était un devoir nécessaire pour purifier la race. Il s'agissait de défendre la race nordique», expliquait, en 1997, Majia Runcis, l'historienne qui avait mis à jour l'ampleur du phénomène. «Tandis que pour la gauche et la social-démocratie, on pensait plus au contrôle des naissances et à la qualité de la politique sociale. Il était alors question de prévenir l'apparition de problèmes sociaux. Les gens mal adaptés ou asociau