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Libération

Afrique du Sud: TerreBlanche incarcéré. Le chef de l'extrême droite partagera sa cellule avec une soixantaine de Noirs.

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publié le 31 mars 2000 à 23h10

Le Cap, de notre correspondante.

C'est à cheval qu'Eugène TerreBlanche s'est rendu hier à la prison de Porchefstrom, au nord-ouest de l'Afrique du Sud, où le leader légendaire de l'extrême droite sud-africaine purgera un an de prison ferme.

Condamné à six ans de prison dont un an ferme, TerreBlanche le bien nommé a longtemps symbolisé la haine raciale. Vêtu de kaki et entouré de drapeaux ornés de svastika, ce colosse barbu s'est souvent retrouvé sous les projecteurs de l'actualité dès les années 80.

Ce n'est pourtant pas pour ses actes politiques que le patron de l'AWB (Afrikaner Weerstandbeweging, résistance afrikaner) se retrouve derrière les barreaux. Il a été condamné pour coups et blessures aggravés et tentatives de meurtre. Sa première victime, Paul Motshabi, travaillait à son service. Roué de coups à l'aide d'une barre de fer en mars 1996, Paul Motshabi, âgé de 22 ans, est partiellement handicapé. Quelques mois plus tard, TerreBlanche a une nouvelle altercation, cette fois avec l'employé d'une station-service, John Ndzima. Battu et attaqué par le chien de TerreBlanche, John Ndzima reste terrorisé par le souvenir de son agression: «Je n'arrive pas à oublier ce que cet homme m'a fait», a-t-il expliqué, ajoutant avoir reçu des menaces de mort depuis le verdict.

Les familles des victimes ont protesté contre la légèreté de la condamnation. Mais en réalité le leader de l'extrême droite n'est, pour l'instant, formellement condamné que pour l'agression contre John Ndzima, après a