Genève, de notre correspondant.
Heureusement que l'on peut compter sur ses amis fidèles. C'est ce qu'a dû se dire le chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, mis en quarantaine par l'Union européenne depuis son alliance au gouvernement avec le parti d'extrême droite de Jörg Haider. Il a enfin trouvé une capitale disposée à le recevoir: Berne. Au menu de sa visite aujourd'hui, des entretiens avec le président de la Confédération, Adolf Ogi, ainsi qu'avec les ministres des Affaires étrangères et des Finances. La gauche a appelé à se mobiliser, mais, «s'il y a 2 000 personnes, ce sera déjà honorable», estimait le député vert Patrice Mugny.
Provocations. Tiraillé entre sa volonté officielle d'adhérer à l'Union européenne et la montée en puissance des forces de la droite extrême, emmenées par Christoph Blocher, le gouvernement n'a pas hésité longtemps à accueillir Wolfgang Schüssel. Difficile de faire autrement tant l'Autriche renvoie à la Suisse une partie de son propre reflet. Près du quart de l'électorat suisse épouse les thèses de l'ultradroite depuis les élections d'octobre dernier. L'Union démocratique du centre (UDC) est même devenue la première formation politique du pays. La présidence tournante de la Confédération est assurée par un membre de ce parti, qui n'appartient pas à son aile extrémiste. Quant à Blocher, il défend des thèses guère éloignées de celles de Haider. Poursuivant ses provocations, il vient même de déclarer que «les socialistes ont une vision fasciste du