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Libération

L’impossible enquête sur Hissène Habré au Tchad

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Le juge sénégalais à l’origine des poursuites contre l’ancien dictateur manque de moyens d’investigation à N’Djamena.
publié le 31 mars 2000 à 23h11
(mis à jour le 31 mars 2000 à 23h11)

Dakar, envoyé spécial.

Le juge d'instruction sénégalais qui a engagé des poursuites pour «complicité d'actes de torture» contre l'ancien président tchadien Hissène Habré, chassé du pouvoir en 1990 et, depuis, exilé à Dakar, vient d'envoyer des commissions rogatoires à Paris et à N'Djamena. Selon des sources proches de l'enquête, la procédure déclenchée le 25 janvier dernier par une plainte déposée par des victimes de la répression, avec l'appui de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, entre ainsi «dans sa phase décisive». L'issue serait «incertaine», moins en raison des contre-feux allumés par la défense de Habré qu'à cause du «manque de moyens matériels» qui entraverait le travail de Demba Kandji.

Entraves. Ce dernier, doyen des juges d’instruction à Dakar, a adressé, le 21 mars, une requête d’assistance judiciaire à son homologue à Paris. Il lui a demandé, d’une part, d’entendre le médecin français qui, au lendemain de la chute d’Hissène Habré, s’était rendu au Tchad pour examiner des victimes d’exactions. Il l’a saisi, d’autre part, pour un complément d’enquête à mener, l’une des victimes ­ épouse d’un Tchadien «disparu» ­ étant française. Parallèlement, l’aide de la justice tchadienne a été sollicitée pour toutes précisions utiles sur la «Piscine», le siège de la police politique sous l’ancien régime, sur des charniers découverts en 1990 et, enfin, sur le rôle qu’a joué l’actuel Président, Idriss Déby, chef d’état-major général, puis «tombeur» d