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Libération

La guerre des cuvettes en Allemagne. Une société immobilière veut interdire à ses locataires de «pisser debout».

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publié le 31 mars 2000 à 23h10

Berlin, de notre correspondante.

La querelle des cuvettes de WC vient de connaître un important rebondissement en Allemagne. Quiconque a vécu dans ce pays connaît bien le conflit: la femme allemande, forte de ses principes féministes, en a marre de nettoyer les traces d'un jaune douteux autour des toilettes. Elle exige que l'homme urine de façon aussi ciblée et hygiénique qu'elle-même, en s'asseyant sur la cuvette. L'homme, s'il n'est pas encore complètement soumis, proteste contre cette négation de sa virilité. Ceux qui pensaient qu'à l'âge de l'Internet tous les problèmes de communication entre hommes et femmes se résoudraient d'eux-mêmes tombent là sur un os bien réel. La ligne de front traverse les salles de bains de tout le pays, avec quelques points d'abcès dans les fiefs de l'émancipation féminine comme les quartiers de Kreuzberg ou Schöneberg à Berlin. Ces dernières années, le combat des femmes semble même gagner du terrain, à en croire le nombre de panneaux, plus ou moins drôles, qui accueillent les mâles au petit coin: «Interdiction de pisser debout», «Messieurs: levez-vous pour vos droits! Mais asseyez-vous pour pisser!»

Le rebondissement, annoncé hier par le quotidien populaire Bild en gros caractères sur toute la largeur de sa une, vient de l'est de l'Allemagne. Les femmes y ont trouvé un nouvel allié de poids: la corrosion des radiateurs placés à côté des cuvettes. «Dans le cadre d'une enquête d'experts, il a été constaté que l'une des causes de rouille des rad