Volgodonsk, envoyé spécial.
Le 16 septembre dernier, vers 5 h 30 du matin, un camion se gare le long de la barre que constituent les quatre cages d'escalier d'un immeuble de huit étages, au 35 de la rue Oktiabrskaya, à Volgodonsk, au sud-ouest de la Russie. Dix minutes plus tard, une énorme explosion ravage l'immeuble. Bilan: 19 morts, des dizaines de blessés et des dégâts considérables. Cet attentat, quatre jours après celui de Moscou (118 morts), renforce encore la psychose. Les autorités ouvrent une nouvelle enquête pour «terrorisme», auquel on accole très vite et sans preuve l'étiquette de «tchétchène». La guerre peut commencer.
Sous des tentes. Les survivants du «35» ont tous été relogés, loin de la rue Oktiabrskaya. Deux cages d'escalier sont devenues un terrain vague, on projette tout de même de remettre sur pied les deux autres. Jouxtant le 35, l'immeuble du 35A a été rudement endommagé. Mais il est resté debout. On a vissé des barres métalliques sur les murs extérieurs, remonté sommairement les pans explosés, remplacé les vitres, et on a tout repeint. Pas rassurant. «Comme des diamants sur une robe de trois sous déchirée», dit une des habitantes. Alors, quand on est venu à l'hôtel où ils habitaient provisoirement leur dire: «Rentrez chez vous!», ceux du 35A ont dit non. La mairie n'a pas voulu leur payer un jour de plus à l'hôtel. Ils se sont retrouvés devant leur immeuble avec la peur de rentrer chez eux. «Le 16 janvier, on a installé des tentes», se souvient Ye