Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix 1992, demande à la France
d'arrêter l'ancien président guatémaltèque Efrain Rios Montt, lors de sa venue à Paris prévue à la mi-avril. Cette demande fait suite à la plainte déposée à Madrid par la militante guatémaltèque des droits de l'homme contre Rios Montt et sept autres généraux, parmi lesquels trois ex-présidents du pays. Cette plainte pour crimes de génocide, terrorisme et tortures a été jugée recevable cette semaine par le magistrat espagnol Guillermo Ruiz Polanco, qui a toutefois accordé dix jours avant de se prononcer sur la plainte, et donc de lancer un mandat d'arrêt international contre le général Montt. Sans cela, l'arrestation du général, en France comme en Espagne, reste hypothétique. On évitait hier à Paris de se prononcer sur cette nouvelle affaire de justice internationale.
Rigoberta Menchu affirme qu'on a compté, pendant les régimes militaires qui se sont succédé jusqu'en 1986, «plus de 200 000 victimes» (disparus ou assassinés), parmi lesquelles «les personnes tuées au cours de 626 massacres commis contre le peuple indigène maya». La Commission Vérité guatémaltèque estimait, l'an dernier, que les militaires étaient responsables de 90% des assassinats et des disparitions pendant la guerre civile.
Des militants des droits de l'homme s'inquiétaient hier de la sécurité du prix Nobel de la paix: le procureur guatémaltèque Julio Cindron Galvez a demandé qu'elle soit poursuivie pour ses accusations. Elle pourrait encourir un