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Libération

La propagande chinoise bute sur Taiwan. Presse et opinion partagées entre règlement pacifique et intervention armée.

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publié le 1er avril 2000 à 0h21

Pékin, de notre correspondante.

Dans les innombrables kiosques à journaux de Pékin, les tabloïds aux photos martiales attirent depuis quelques jours les regards des passants. «Notre armée a fini sa préparation pour libérer Taiwan», proclame un article publié à la une d'un numéro spécial du Journal économique du Hunan du 30 mars. «Lorsque nos missiles de moyenne portée (1 500-2 000 km) seront développés, ce sera le signal que notre armée est prête à libérer Taiwan», affirme l'auteur, Gao Yiming. Et d'expliquer avec de nombreux détails que l'armée chinoise développe une nouvelle stratégie, la «dian xue zhan» (littéralement: guerre sur les points d'acupuncture), qui englobe à la fois la notion de «frappes chirurgicales» développée par les Américains, et d'attaques électroniques ou informatiques.

«L'idée consiste à ne pas faire couler de sang, à atteindre le but sans saboter, mais cette technique n'est pas encore très performante, il faudra peut être attendre 2005, même 2010 pour qu'elle devienne la principale tactique des champs de bataille», explique l'article. Une autre chronique, également publiée en une, s'interroge: «Quelle est la puissance réelle de l'armée taïwanaise?» Ce numéro spécial, mis en vente au prix très modique de 6 maos (environ 0,40 franc), a connu un grand succès, selon son rédacteur en chef interrogé par téléphone. Le tirage du journal ­ habituellement 100 000 exemplaires ­ a été multiplié au moins par quatre. Dans le même kiosque, un autre numéro spécial d