Moscou, de notre correspondant.
Mary Robinson, Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, souhaitait se rendre dans le Caucase. En février dernier, son projet de visite avait été jugé inopportun, le ministre russe des Affaires étrangères qualifiant d'«inacceptables» et d'«antirusses» les déclarations de Mme Robinson. Le désormais président Poutine ne voit plus aujourd'hui aucun inconvénient à ce que Mary Robinson constate de visu l'état des droits de l'homme dans le Caucase. Arrivée vendredi à Moscou, elle va se rendre samedi dans des camps de réfugiés en Ingouchie, et dimanche, en Tchétchénie.
Mauvaise image. Les propos de la représentante de l'Onu pour les droits de l'homme n'ont pour autant rien perdu de leur vigueur: «Il est extrêmement important que les informations documentées sur les violations des droits de l'homme en Tchétchénie soient prises en compte, et que les autorités russes y apportent les réponses appropriées», à savoir qu'elle ne restent pas «impunies», a-t-elle déclaré à Genève avant de gagner Moscou. A son retour, elle rendra compte de son voyage à la Commission des droits de l'homme actuellement en session annuelle. Une condamnation de la Russie n'arrangerait pas l'image passablement mauvaise en matière de droits de l'homme qui est celle, à l'étranger, de l'ancien lieutenant-colonel du KGB devenu président de la Fédération de Russie.
Moscou multiplie les signes de bonne volonté. En acceptant le voyage de madame Robinson donc, même si l'on peut cr