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Libération

Sur la piste des charniers en Ouganda

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La police arpente l'ouest du pays à la recherche des fosses communes de la secte. Près de 800 corps ont déjà été exhumés.
publié le 1er avril 2000 à 0h22

Le décompte des cadavres de la secte du Rétablissement des dix commandements de Dieu a été suspendu. Non que les découvertes macabres des derniers jours, qui porte désormais le bilan à près de 800 victimes, aient touché à leur fin, ni surtout que l'enquête sur les raisons des meurtres de centaines de fidèles soit bouclée. Simplement, après avoir retiré de la minuscule fosse commune de Rushojwa 81 cadavres, rapidement examinés avant d'être remis en terre, l'équipe de la police ougandaise chargée des investigations a dû consacrer la journée à organiser son déplacement de 200 kilomètres vers le nord, jusqu'au village de Kyaka. Site secret. C'est là, tout contre la frontière avec la République démocratique du Congo, à deux heures de piste boueuse de Fort Portal, qu'un responsable de la police situe en effet le cinquième et dernier site secret dans lequel devrait rapidement être mis à jour un «nouveau charnier, sans doute de grande importance». A Kyaka, on a pourtant attendu l'équipe de police en vain toute la journée. Mais le temps lui a manqué pour organiser les recherches dans le groupe de maisons en béton sale, perdues entre les bananeraies au pied des monts Ruwenzori, d'où les membres de l'Allied Democratic Forces, l'une des guérillas qui menace la stabilité de l'Ouganda, lance ses attaques vers l'ouest du pays.

Dans cette région, la plus dangereuse du pays, il est difficile de réunir et de convoyer les prisonniers chargés de déterrer les victimes de la secte. Des dizaines de