Rome, de notre correspondant.
Contre «une société universelle multiraciale» et au nom de la «nation, entendue comme rempart de la civilisation occidentale», le leader de l'opposition centre droite en Italie, Silvio Berlusconi, a décidé de partir en guerre contre l'immigration clandestine. Après avoir noué, fin janvier, en vue des élections régionales du 16 avril, une alliance avec le patron de la Ligue du Nord, Umberto Bossi qui fut pourtant à l'origine de la chute de son éphémère cabinet, en décembre 1994 , le Cavaliere a en effet choisi d'épouser les thèses répressives du mouvement autonomiste sur la question.
Mercredi, les deux hommes ont ainsi présenté un projet de loi commun visant à abroger les normes en vigueur et à durcir radicalement l'accès du pays aux immigrés. Le texte prévoit notamment de ne faire entrer dans la péninsule que les étrangers s'étant au préalable enregistrés auprès des consulats italiens, et en fonction des besoins en main-d'oeuvre des différentes régions transalpines. Quant aux clandestins, ils seront immédiatement expulsés vers leur pays d'origine avec une interdiction de territoire valable dix ans. Les récidivistes risquent la prison.
Par ailleurs, les regroupements familiaux seront rendus plus difficiles. En ce qui concerne la lutte contre les passeurs, considérés comme des «mafieux», Bossi et Berlusconi envisagent de durcir les peines (jusqu'à dix-huit ans d'emprisonnement) et d'autoriser les forces de l'ordre à faire, si nécessaire, usage de