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Libération

French connections avec Echelon. Paris collabore avec l'agence américaine qui dirige le réseau d'espionnage.

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publié le 3 avril 2000 à 0h20

L'affaire «Echelon», du nom d'un réseau anglo-saxon d'espionnage des

télécommunications, commence à devenir embarrassante pour les responsables politiques et les «services» français. Depuis les années 70, la France aurait en effet étroitement collaboré avec la National Security Agency (NSA) américaine, affirme le Monde du renseignement, une lettre confidentielle généralement bien informée. Or Echelon aurait été utilisé contre des entreprises européennes. A Paris, la commission de la défense de l'Assemblée nationale souhaite enquêter sur cette affaire. Les eurodéputés se sont saisis du dossier (Libération du 31 mars) et les ministres de l'Intérieur des Quinze aborderont le sujet lors d'un conseil, le 29 mai prochain.

Echelon, dont le nom officiel est Ukusa, date de 1947, au début de la guerre froide. Son existence n'a été officiellement reconnue que l'an passé. Il repose sur la collaboration des agences américaine (NSA) et britannique (GCHQ), spécialisées dans l'interception des communications (téléphone, fax, Internet, etc.), auxquelles se sont jointes leurs homologues canadienne, australienne et néo-zélandaise. Chargé à l'origine d'espionner le bloc soviétique, Echelon s'est progressivement reconverti dans les années 90 dans la lutte contre le trafic de drogue ou le terrorisme. Il est aujourd'hui accusé, notamment par l'auteur d'un rapport pour le Parlement européen, l'écossais Duncan Campbell, d'être au service des intérêts commerciaux américains. Avec l'aide des services br