Berlin, de notre correspondante.
Le lieu et l'heure ont été gardés top secret: Helmut Kohl a seulement fait savoir qu'il fêtera ce lundi ses 70 ans en «petit cercle», avec sa famille et quelques amis. Le «chancelier de l'unité», homme politique le plus révéré d'Allemagne il y a quelques mois encore, est presque passé dans la clandestinité pour fuir la traque des journalistes qui risqueraient sinon d'avoir le mauvais goût de lui demander, en ce jour encore, s'il ne veut toujours pas révéler le nom de ses mystérieux donateurs. A l'âge où la plupart des hommes politiques peuvent d'ordinaire se retirer pour recevoir honneurs et hommages dus à une vie bien remplie, Helmut Kohl se terre, pour organiser sa défense.
Depuis son bureau de député à Berlin ou sa maison-bunker d'Oggersheim (sud-ouest de l'Allemagne), l'ancien chancelier se bat pour son honneur, perdu depuis qu'il a dû avouer avoir encaissé quelque 2 millions de marks (6,7 millions de francs) de dons non déclarés. Après avoir déjà récolté environ 6 millions de marks (20 millions de francs) de nouveaux dons pour dédommager son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), il a lancé ses avocats à l'assaut des médias pour rappeler qu'il ne s'est pas enrichi personnellement. Kohl doit maintenant affronter les archives de la Stasi, l'ancienne police politique de la RDA. L'office gérant ces archives a laissé publier la semaine dernière certaines bonnes feuilles de l'épais dossier Kohl qu'elle détient. A 70 ans, l'ancien chancelier