Moscou, de notre correspondant.
Samedi, après sa visite rapide mais marquante dans le camp Spoutnik en Ingouchie, où elle a pu s'entretenir sous une tente avec quelques réfugiés tchétchènes, Mary Robinson, le haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, a jugé qu'il était nécessaire d'ouvrir une enquête «sur les accusations de violations des droits de l'homme» dont lui ont parlé les réfugiés. Et que cette enquête devait avoir une dimension internationale. Mercredi, Amnesty International avait demandé la même chose. N'en déplaise aux autorités russes qui avaient fait savoir qu'elles s'opposeraient à toute «enquête internationale» au Caucase du Nord. Mary Robinson est allée encore plus loin, en qualifiant de «violence ordonnée» les multiples «violations des droits de l'homme qui ont accompagné les opérations de "nettoyage après les bombardements». Non des actes isolés mais des opérations programmées des forces russes impliquant «la responsabilité de ceux qui commandent». Un discours qui prend le contre-pied des autorités russes qui, depuis l'élection du président Poutine, essaient de faire accréditer la thèse d'actes condamnables perpétrés par quelques militaires isolés. Ainsi viennent-elles de jeter en pâture aux médias le cas d'un officier arrêté pour avoir enlevé, violé et étranglé une Tchétchène de 18 ans. Tout en insistant sur le nombre réduit de ces militaires indignes: huit autres cas sont instruits par la justice militaire, la moitié pour pillage.
Hier, Mary Ro