Le Caire, envoyé spécial.
L'Europe et l'Afrique apurent leurs dettes. Résultat le plus tangible du premier sommet afro-européen, qui s'est achevé hier soir par l'adoption d'une «Déclaration du Caire» et d'un plan d'action peu réaliste pour les quinze années à venir, la France et l'Allemagne ont décidé d'annuler leurs créances publiques à l'égard des pays pauvres les plus endettés. Entraînés par le moteur franco-allemand, les Quinze devraient passer par pertes et profits, d'ici au prochain rendez-vous entre les deux continents, prévu pour 2003 en Europe, les sommes prêtées aux Etats les plus démunis. Cependant, n'accédant pas à la revendication exprimée par l'actuel président de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, cette mesure exclut les pays à revenus intermédiaires qui sont les plus gros débiteurs, tels la Côte-d'Ivoire, le Cameroun, le Gabon, le Nigeria ou, justement, l'Algérie.
Avocat d'une «solution ambitieuse et définitive», c'est Jacques Chirac qui a tiré un trait sur la dette des plus pauvres. Lundi, dans son intervention devant 67 dirigeants d'Afrique et d'Europe, il a annoncé que la France allait renoncer, «à l'horizon de deux ou, au plus, trois ans», à 45 milliards de francs de créances, après avoir déjà annulé près de 150 milliards de francs depuis 1985. Aussitôt, le chancelier allemand Gerhard Schröder a donné le change en remettant, d'emblée, 1,4 milliard de francs. La Grande-Bretagne étant également prête à s'aligner,